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REGARDS DE CHATS
8 novembre 2012

HOMMAGE A NOTRE DOUCE VANILLE...

h CNBL VANILLE table

DOUCE   VANILLE

Pour chacun de mes fidèles compagnons chats, chiens.... Il y a deux moments qui restent particulièrement ancrés dans ma mémoire et dans mon cœur. C'est l'instant heureux de la rencontre, et, hélas! le moment douloureux du départ.

Pour Vanille, je me souviens : c'était un jour d'Automne ; la première fois que je l'ai vue, elle se faufilait joyeusement avec son frère Pruneau parmi la douzaine de chats adultes qui se trouvaient dans cette maison amie des félins. Ma décision d'adopter un deuxième chat, et qui tiendrait compagnie à Mistinguette, m'avait menée à cette maison où vivait un couple de retraités en compagnie d'une douzaine de chats qu'ils avaient recueillis au fil des années. La moyenne d'âge était de douze ans environ ; les maîtres rapportaient même avoir eu un chat qui avait vécu jusqu'à 26 ans.

Vanille et son frère Pruneau semblaient à leur aise dans cette maisonnée et ils distillaient de la bonne humeur par leurs facéties de chatons.

Pourtant, quelques semaines auparavant, ils vécurent une drôle d'aventure. Ils furent probablement séparés de leur mère et se retrouvèrent tous deux dans une boîte à chaussures... C'est ainsi que ce couple de retraités qui aimaient tant les chats eurent la surprise, un matin, de trouver sur le seuil de leur porte : une boîte à chaussures avec deux petits chatons dedans ! C'était Vanille et son vraisemblable frère Pruneau.

Quand j'aperçus Vanille, tigrée couleur pain d'épice, je fus vraiment ravie « elle est encore plus mignonne que j'espérais » . Mais le couple n'était pas prêt à la lâcher comme ça : j'eus le droit à quelques questions, et quand je signalai que j'avais des (grands) chiens, les personnes se montrèrent réticentes, imaginant peut-être que le chaton pouvait finir entre les pattes d'un chien de traîneau. Vanille faillit alors ne jamais partager ma vie. C'est sur mon insistance, mes promesses, mes arguments et ma sincérité qu'ils concédèrent à me confier Vanille.

Je croyais naïvement que Mistinguette, accueillerait Vanille avec enthousiasme. Mais, Mistinguette, exclusive avec moi, était l'unique chat de la famille depuis 8 ans et n'avait nul besoin qu'un autre félin partage sa maison, son territoire. Aussi, elle refusa catégoriquement pendant une semaine d'accepter le chaton Vanille qui tentait de s'approcher d'elle. Elle alla bouder plusieurs jours à l'étage. Puis, peu à peu, Mistinguette toléra (seulement) la présence de Vanille. Je voyais bien que le petit chaton voulait s'en faire une amie. Chaque jour, Vanille gagnait du terrain. Peu à peu, Mistinguette accordait de réduire la distance. Je me suis dit qu'un soir, en rentrant, je les trouverai toutes les deux à dormir l'une contre l'autre sur le canapé. Et, cela finit par arriver (au bout de trois mois environ). A partir de ce moment, tout se passa bien entre elles, sans disputes, dormant souvent l'une contre l'autre...pendant cinq années, jusqu'à ce que ma Mistinguette, mon premier chat, s'éteigne à jamais. La présence de Mistinguette était si forte que je du laisser une année entière s'écouler avant de prendre un autre chat qui tiendrait compagnie à... Vanille.

C'est ainsi que Vanille vit arriver Iroise. Pour une fois, ce n'était pas un chaton abandonné, mais chaton unique d'une portée de chez un proche parent.

Vanille fut aussi témoin de nombreux changements importants : voir avec joie un enfant grandir ; s'acclimater à des déménagements ; s'habituer à ne plus voir son chien préféré, contre lequel elle allait parfois se blottir, puis ne plus voir de chien du tout ; faire la nounou avec des lapins ! voir débarquer d'autres chats : Tamaris (chaton abandonné), puis plus tard Princesse (perdue ou abandonnée) et son chaton Kalinka, et enfin le dernier clan : Diamant (probablement abandonnée) et sa progéniture Moustic et Daisy. Mais Vanille avait très bon caractère et avait été habituée toute petite à être entourée d'autres chats. A chaque changement, Vanille paraissait bien s'adapter et avec bonne humeur.

Pourtant, Vanille a vécu dix années en sursis. Dix années en douceur, dix années de bonheur, dix années de bonus. Un vétérinaire l'appelait même « la petite miraculée ». En effet, Vanille eut un très grave problème de santé vers l'âge de 5 ans. Je remarquai qu'elle se grattait l'oreille, mais on ne voyait rien à l'œil nu. Je pris rendez-vous chez le vétérinaire. Mais avant même la visite, je découvris lendemain matin Vanille à moitié paralysée, le regard fixe, les pupilles dilatées, incapable de se tenir debout, perdant totalement son équilibre. Mistinguette s'était éteinte quelques mois plus tôt et voir partir la gentille et jeune Vanille me paraissait intolérable. Le diagnostic du vétérinaire était imprécis mais le pronostic très sombre : une probable tumeur tout au fond de l'oreille mais très difficilement extirpable, et en cas d'intervention chirurgicale, une issue plus qu'hypothétique, à gros risques. En bref, le vétérinaire ne lui donnait que deux à trois semaines d'espérance de vie ! il lui prescrivit un traitement et lui fit une injection, mais sans grande conviction. Je repartis avec Vanille en connaissant sa brève échéance. Mais, contre toute attente, et fort heureusement, dès le lendemain, Vanille montra un léger mieux. Et, au bout de 5 jours, Vanille était capable de se mouvoir, de nous suivre du regard, de marcher à nouveau, lentement au début puis avec de plus en plus d'assurance. En quelques semaines (date de l'échéance annoncée), Vanille n'avait comme séquelle apparente qu'un hochement de la tête, qui persista une année puis disparu totalement. Ainsi, nous avons eu le bonheur d'avoir à nos côtés notre fidèle Vanille pendant encore dix années au lieu des quelques semaines annoncées, dix années de bonus.

Vanille faisait partie de notre vie qu'elle a partagée pendant quinze ans de sa douce présence, son bon tempérament, son ronronnement inégalable. Ce qu'elle semblait apprécier particulièrement c'était les caresses, bien sûr, mais aussi le farniente au soleil quand la saison s'y prêtait.

En dehors du quotidien, il y a quelques anecdotes à part avec Vanille. Lorsqu'elle était chaton, une nuit elle s'était introduite dans la poubelle de cuisine et bien sûr n'arrivait plus à en sortir. Une autre fois, elle s'était glissée un matin entre les coussins du canapé. Tandis que je l'avais cherché partout en vain, je sentis une petite patte m'effleurer le bras. Vanille était coincée entre les coussins !

Enfin, Vanille est peut-être le seul chat à « avoir laissé un message d'accueil sur un répondeur téléphonique » ! En effet, lorsqu'on enregistre un message d'accueil pour le répondeur, on ne le vérifie généralement plus ensuite. Mais, un jour, un message bizarre laissé sur mon répondeur suscita le doute. Dans le message, la personne se demandait pourquoi je ne répondais pas alors que j'étais sensée avoir décroché le combiné, ce qui provoquait un malentendu gênant. « Mais ça se voit, quand-même, que c'est un répondeur ! » pensai-je, en vérifiant malgré tout mon message d'accueil. Et, à ma grande surprise, au lieu d'entendre le ique message d'accueil que j'avais laissé quelque temps auparavant, « vous êtes bien sur le répondeur de... Je ne suis pas là pour le moment mais laissez-moi votre message... », j'entendis ceci : un son bref pouvant effectivement faire croire que j'avais décroché le téléphone, puis plus rien, puis au bout d'une dizaine de secondes : miaououou... miaououou... » : une petite voix de chaton à la place de mon message d'accueil ! C'était la voix de Vanille, seul chaton de la maison, Mistinguette étant adulte. Ce qui avait du se passer c'est qu'en se promenant sur les meubles, Vanille avait marché sur le téléphone, et le hasard avait fait qu'elle avait déclenché la bonne touche pour enregistrer un message d'accueil, mais elle était revenue sur cette même touche... et ce dans les trente secondes, pour que le message soit validé ! Sans le message bizarre d'un proche, je n'aurais jamais vérifié et aurais ignoré ce petit « exploit » du chaton Vanille.

Une autre anecdote étonnante de Vanille est faite de coïncidences. Je me trouvais à l'étage de la maison et Vanille était près de moi. Elle avait trouvé un sujet d'amusement : il y avait un grand carton dans lequel j'entreposais toutes les cartes postales depuis toujours. A défaut de les er, je les mettais dans ce grand carton. Cette fois-là,Vanille s'amusait donc à se saisir de quelques cartes, les lancer, puis les rattraper. Une des cartes qu'elle lança de ses petites pattes innocentes arriva juste devant moi, à mes pieds. Par réflexe, je regardai au verso de cette carte postale qui invitait au voyage ensoleillé. Cette carte avait été envoyée par un ami des mois auparavant, peut-être presque une année. Je fis d'ailleurs cette réflexion «tiens! ça fait très longtemps qu'on n'a plus eu de nouvelles de lui ! il ne vient plus à nos randonnées »... le soir même, le téléphone sonna... c'était cet ami, celui qui avait écrit la carte postale que Vanille avait lancé à mes pieds en jouant.

C'était Vanille, étonnante, amusante, affectueuse, douce et gentille. Très alerte jusqu'à ses quatorze ans, elle était en quelque sorte devenue la chef de la tribu féline et savait se faire respecter des sept autres chats arrivés après elle au fil des ans et de leurs aventures. Puis vint le jour où Vanille commença à présenter des signes de faiblesse, ce que les autres chats ne manquèrent pas de remarquer, bien entendu. Son périmètre se réduisait peu à peu, son faciès se transformait, sa mine devenait triste, mais son ronronnement était toujours aussi spontané, fort et chaleureux et elle avait toujours un très bon appétit ! Mais à la fin de l'été Vanille fit une crise (vomissements fréquents notamment) qui répondit plutôt bien au traitement, mais Vanille en fut très affaiblie, et à partir de ce moment, sa santé déclina de jour en jour. Une autre crise survint au début de l'automne. Cette fois, son corps ne répondait plus aux traitements. Vanille maigrissait de jour en jour. On se trouvait devant le fait que la médecine vétérinaire ne nous proposait pas de solution, hormis de soulager un peu ses douleurs. On se sent parfois démuni. On assistait au déclin de Vanille sans pouvoir rien y faire, que d'être encore plus attentifs et encore plus proches d'elle. Mais Vanille conservait son appétit et déclenchait ses ronronnements quotidiens. Aussi, tant qu'elle ronronnait encore et qu'elle avait de l'appétit, on espérait toujours encore un sursis. Et, malgré sa fragilité, Vanille aura conservé son appétit et émit son ronronnement si agréable jusqu'au bout, jusqu'à la veille de son départ.

Un matin, Vanille ne s'est pas levée. Lorsque je lui ai présenté, sous son museau, son pâté, elle n'a même pas relevé la tête. Alors j'ai compris. J'ai compris que Vanille était arrivée au terme de son long chemin et qu'elle vivait ses derniers jours, mais je refusais de croire qu'il s'agissait du dernier matin. Je pensais qu'elle pourrait rester auprès de nous encore un peu, même un petit peu. Je téléphonai à mon travail pour prévenir que j'arriverai très en retard. Je voulais observer l'évolution de son état, mais je pensais malgré tout qu'elle avait encore quelques forces pour deux ou trois jours. En fait, il n'y avait pas d'évolution. Je devais partir au travail, et je ne savais que faire. C'est parfois difficile d'évaluer objectivement lorsqu'on est impliqué affectivement. Est-ce qu'elle sera là à mon retour ? Je projetai de revenir la voir vers midi pendant la pause déjeuner puis en fin d'après-midi ma fille prendrait le relais. Le moment de quitter la maison approchait et j'étais de plus en plus inquiète et indécise. Mais c'était difficile de ne pas faire autrement que de me rendre à mon travail. Aussi, c'est à contrecoeur que je me préparai à partir, entourant Vanille du mieux que je pouvais, n'arrivant pas à la quitter mais me sentant obligée d'y aller. Un au-revoir, puis encore un, puis un adieu, puis un dernier adieu, je n'arrivais pas à quitter la maison, mais maintenant, il fallait que j'y aille, cela me faisait maintenant plus de 2H ½ de retard. Je quittai à regret la maison avec l'intention d'y revenir pour midi. Je démarrai la voiture, je pris la direction du travail. Puis, au bout d'à peine deux kilomètres, j'eus ce réflexe : «et si c'était sa dernière matinée ? quinze ans de fidélité, de loyauté, de gentillesse, et d'amour, ça mérite que l'on soit à ses côtés ! non je ne peux pas laisser ainsi Vanille seule ce matin !» et je fis aussitôt demi-tour.

Lorsque j'arrivai dans la maison, Vanille était toujours au même endroit dans la même position, Quand elle s'aperçut de ma présence dans la pièce, Vanille releva sa tête et regarda vers moi. Cela me réconforta qu'elle avait compris que j'étais revenue auprès d'elle. Je lui chuchotai d'ailleurs, tout en lui tenant ses petits pattes, que j'étais revenue, que j'allais rester tout près d'elle, que j'étais là, je le lui rappelai combien elle était un amour pour nous et combien on l'aimait. Je veillai à ce qu'elle soit le plus confortablement installée sur des petits coussins pour que ce soit plus doux pour elle. Et ainsi s'est endormie Vanille, juste à mes côtés... une demie heure après que je sois revenue auprès d'elle pour l'accompagner.

Adieu douce Vanille, je me souviens: c'était un jour d'Automne...le 8 Novembre 2011...

Epilogue:

Deux semaines s'étaient écoulées depuis le départ de Vanille.

Un soir, nous nous rendions à une réunion locale. Sur le parking situé devant la salle polyvalente, je remarquai que le ciel était joliment étoilé. Une étoile scintillait particulièrement.  Je fis alors spontanément cette réflexion: "on va dire que c'est notre petite Vanille qui nous fait un clin d'oeil!

Quelques instants plus tard, dans la salle, le vétérinaire à qui j'avais confié Vanille quinze jours plus tôt, et qui se trouvait à cette réunion, vint me dire: "comme je pensais que vous alliez venir ce soir, j'ai apporté les cendres de votre chat; on les a reçues aujourd'hui... c'est dans ma voiture"....

Je songeai alors à ma phrase prononcée quelques instants plus tôt, sur le parking, sans savoir que nous étions... à quelques pas de l'urne des cendres de Vanille!

C'était cela aussi Vanille, un parcours fait de coïncidences, de hasards, de clins d'oeil...

Merci Vanille!

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Commentaires
S
Je serais partagée entre le bonheur d'avoir un signe et la tristesse de ne plus pouvoir serrer l'être perdu dans les bras.<br /> <br /> Bravo à votre petite étoile de vous avoir fait un clin d'oeil.
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S
Bonjour,<br /> <br /> Je viens de chez les princesses de Nicole.<br /> <br /> Je passe vous souhaiter bon courage pour cette journée. Un anniversaire qu'on aimerait ne pas connaître et pourtant inévitable.<br /> <br /> Cet enregistrement sur votre répondeur est mémorable. J'espère que vous avez pu le garder.<br /> <br /> Je n'aurais pas dû lire jusqu'au bout... ça fait tellement mal.<br /> <br /> Merci pour toutes ces belles années que vous avez pu lui donner.<br /> <br /> J'envoies plein de tendres pensées pour votre petit ange.<br /> <br /> Bonne journée.
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